Steak végétal, bonne ou mauvaise alternative ?

Portail bien-être vous informe sur les steaks végétaux. Sont-ils bons pour la santé ? Sont-ils de bons substituts à la viande animale ?

Introduction

L’imitation viande, plus couramment appelée steak végétal, est une alternative à la viande animale qui est de plus en plus développée par les industriels. Le but étant de reproduire la texture, le goût ainsi que les apports nutritifs de la viande animale.

Cependant, ces steaks végétaux sont-ils bons pour notre santé ? Quelle est leur composition ? Est-ce une bonne alternative à la viande ?

Steak végétal bonne ou mauvaise alternative ?
Steak végétal bonne ou mauvaise alternative ?

Une alternative pour réduire sa consommation de viande ?

Depuis plusieurs années, différents régimes alimentaires se démocratisent, c’est le cas pour le végétarisme, un régime sans chair animale (pas de viande, poissons, fruits de mer…). Le végétarien peut toutefois consommer des aliments issus de la production animale, il peut donc boire du lait et manger des œufs et du miel notamment.

Cette nouvelle façon de consommer des aliments étant de plus en plus développée, les industriels ont chercher à imaginer de nouvelles ressources pour ce public. Afin de les attirer, ils ont décidé de créer des aliments spécialement conçus pour les végétariens ou les vegans par exemple. C’est le cas des steaks végétaux, des aliments d’origine végétale à base de lentilles ou de pois par exemple. Ces steaks végétaux peuvent avoir différents ingrédients comme base.

Cependant, de nombreuses personnes font très attention à leur alimentation, c’est-à-dire à la composition de leur assiette mais aussi à la provenance des produits. Les apports caloriques et nutritifs sont renseignés sur les paquets des aliments que l’on peut acheter. Sur les étiquettes, on peut aussi trouver la composition des aliments ainsi que leur provenance (normalement).

Mais il peut être assez difficile de se repérer dans ce flux d’information…

Steaks végétaux et apports nutritifs

Pour comprendre si les steaks végétaux apportent ce qui est nécessaire pour notre corps, il faut d’abord comprendre ce dont nous avons besoin dans une journée.

Les apports caloriques servent à nous apporter l’énergie dont nous avons besoin. Pour un adulte, son apport calorique va dépendre de son sexe, de sa taille, de son poids, de son âge et de son niveau d’activité physique.

  • Pour les femmes il est d’environ 1800 calories en moyenne ;
  • Pour les hommes il est d’environ 2500 calories en moyenne.

Un être humain a aussi besoin de nutriments, c’est-à-dire qu’il doit consommer des glucides, des lipides et des protéines mais aussi des minéraux, des vitamines et des fibres.

Les ANC (Apports Nutritionnels Conseillés) pour les adultes sont de consommer :

  • 15 % de protéines,
  • 45-50 % de glucides,
  • 35-40 % de lipides.

Quand on regarde le packaging d’un produit imitation viande, on rencontre souvent le nutri-score. Cet étiquetage que l’on retrouve dans certains pays européens permet de mieux comprendre les informations nutritionnelles du produit. Le logo se compose de cinq lettres A,B,C,D,E et cinq couleurs différentes allant du vert foncé pour le A au rouge pour le E. Ces codes couleurs sont là pour indiquer si la valeur en énergie et si la composition en nutriments sont bonnes. Cet étiquetage n’est pas obligatoire mais recommandé, c’est donc le choix de la marque.

Le nutri-score présenté sur les paquets de steaks végétaux est souvent vert avec un score de A et B, cela veut dire qu’ils ont de bons apports énergétiques et nutritionnels.

Pourtant, le magazine 60 millions de consommateurs, met en avant le fait que ce nutri-score ne prend pas en compte les indices de transformation d’un produit. En effet, les steaks végétaux sont des produits transformés.

D’après les recherches de 60 millions de consommateurs (1), plusieurs substituts végétariens présentent des marqueurs d’ultra-transformations, notamment les additifs (texturant, arôme, colorant).

Selon un communiqué de l’Inserm (2) , l’une des conséquences de ces produits ultras-transformés est le risque de développer des maladies dites chroniques comme le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires, l’obésité ou encore des cancers.

Il faut donc rester vigilant quant à ces recettes ultra-transformées, ce qui est valable avec beaucoup d’autres produits.

Comment trouver des steaks végétaux qui soient bons pour la santé et pour l’environnement ?

Afin de ne pas consommer tous ces additifs, on peut respecter plusieurs règles quand on fait nos courses. C’est ce que propose le site Reporterre.net avec son article sur la question écrit par Anthony Fardet, docteur et chercheur en nutrition préventive et auteur de Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai. Dans cet article, il propose de regarder les étiquettes afin de repérer les aliments ultra transformés :

  • Ce sont les seuls à contenir une longue liste d’ingrédients (généralement plus de 5) — comme les huiles hydrogénées, le gluten, les protéines hydrolysées, les isolats de protéines de soja, les maltodextrines, le sucre inverti (mélange équimolaire de glucose et de fructose obtenu par hydrolyse du saccharose), lécithine de soja, amidon de riz et/ou du sirop de glucose pour n’en citer que quelques-uns.
  • Ce sont des produits artificiels fabriqués par l’homme à partir d’une recombinaison d’ingrédients : ces aliments ne sont donc pas fournis en tant que tel par la nature et leur matrice n’est plus naturelle.
  • Ce sont des aliments tellement raffinés qu’on ne reconnaît plus l’aliment d’origine.

Anthony Fardet base ces principes sur les critères des épidémiologistes de l’université de Sao Paulo et de leur recherche The star shines bright (4) parue dans le World Nutrition Journal volume 7 (Janvier-Mars 2016).

Anthony Fardet, docteur et chercheur en nutrition préventive, et écrivain Santé

Des pastilles vertes ou rouges pour nous (dés)orienter, des conseils trop simplistes (Evitez ça ! Mangez ça !)... Pourtant obésité, diabète et cancers progressent. Anthony Fardet nous éclaire !

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Que dit la loi sur les steaks végétaux ?

L’article L412-10 du Code de la Consommation (5) indique :

  • Les dénominations utilisées pour désigner des denrées alimentaires d’origine animale ne peuvent être utilisées pour décrire, commercialiser ou promouvoir des denrées alimentaires comportant des protéines végétales. Un décret fixe la part de protéines végétales au-delà de laquelle cette dénomination n’est pas possible. Ce décret définit également les modalités d’application du présent article et les sanctions encourues en cas de manquement.

La loi européenne n’interdit pourtant pas ces appellations. En effet en 2020, les eurodéputés se sont penchés sur la question car les industries et lobbyistes de la viande soutenaient un amendement pour interdire l’utilisation des mots hamburger, steak ou encore saucisse pour les produits d’origine végétal.

Conclusion

Les steaks végétaux permettent à tous ceux qui veulent réduire leur consommation de viande de pouvoir trouver un substitut qui soit bon au goût et qui propose des apports nutritifs semblables à ceux des viandes animales. Cependant, tous les steaks végétaux ne sont pas forcément bons pour la santé.

En effet, la liste des ingrédients indique que certains des produits sont ultra-transformés et cette ultra-transformation est mauvaise pour la santé. Il faut donc faire attention aux étiquettes et aux ingrédients que contiennent les steaks végétaux. Il faut éviter les différents additifs comme les arômes pour donner le goût de la viande et texturants pour avoir la consistance de la viande animale.

De plus, il faut ajouter à votre consommation un accompagnement équilibré afin d’assurer un apport complet au quotidien.

Sources

  1. 60millions-mag.com : Steaks ou nuggets végétaux : trop de produits transformés, article de Cécile Blaize (journaliste), Sophie Coisne (journaliste et rédactrice) et Laure Marescaux (rédactrice en chef-adjointe)
  2. Presse.inserm.fr : Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de cancer, communiqué de presse du 15 février 2018
  3. Reporterre.net : Nous mangeons trop de produits ultratransformés, article d’Anthony Fardet (docteur et chercheur en nutrition préventive)
  4. Worldnutritionjournal.org : The star shines bright, étude du Centre d’études épidémiologiques en Santé et Nutrition de l’École de santé publique à l’Université de São Paulo au Brésil parue dans le volume n°7 du World Nutrition Journal, Numéro 1-3, Janvier – Mars 2016
  5. Legifrance.gouv.fr : Article L412-10 – Code de la Consommation, issu de la loi n°2020-699 du 10 juin 2020 relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires