Hernie discale cervicale : comment la soigner ?
Une hernie discale cervicale se situe au niveau du cou, provoque de vive douleurs et peut entraîner de graves complications. Voyons comment la soigner.
Comment soigner une hernie discale cervicale ?
Une hernie discale est la saillie d’une partie d’un disque intervertébral provoquant une compression des racines des nerfs issus de la moelle épinière. Lorsqu’elle touche l’une des 7 cervicales que contient le cou, on parle alors de hernie discale cervicale.
Grâce aux disques intervertébraux, les vertèbres assurent des mouvements de flexion, d’extension, de rotation et d’inclinaison du cou. Elles sont alors responsables d’une grande mobilité et les disques permettent d’amortir les chocs.
Un accident de voiture, des efforts répétés ou le dessèchement des disques lié à l’âge peuvent mettre à mal cette stabilité et fragiliser les disques. Lors d’une hernie discale cervicale, les symptômes dépendent de l’étage touché et des racines nerveuses comprimées. Les derniers étages cervicaux – C5-C6, C6-C7 et C7-D1 – sont les plus souvent atteints. Parmi les symptômes les plus fréquents, on retrouve la névralgie cervico-brachiale, les fourmillements pouvant être douloureux, les engourdissements, les pertes de force (une gêne pour serrer le poing lorsque la hernie est à l’étage C7-D1), voir la paralysie dans les cas les plus graves.
Mais alors, comment soigner une hernie discale cervicale ? Le traitement chirurgical est-il nécessaire ?
Le traitement médical
En cas de hernie discale cervicale, le traitement médical est le traitement prescrit en première intention. En effet, ce traitement médical est efficace dans plus de 80 % des cas. Il associe le repos à la prise de médicaments : anti-inflammatoires non-stéroïdiens, antalgiques et décontractants musculaires. Si ces médicaments ne suffisent pas à soulager les douleurs et les symptômes, des corticoïdes peuvent aussi être prescrits.
Le repos devra être d’au moins 15 jours, et le traitement médicamenteux suivi pendant 4 à 6 semaines.
En cas de traumatisme des vertèbres cervicales ou de douleurs aiguës, un collier cervical devra aussi être porté.
Au bout de 6 à 12 mois, la hernie cervicale se résorbe spontanément. Le traitement médical a surtout pour but de calmer la douleur et les symptômes de la hernie cervicale. Il est surtout prescrit dans les cas de douleurs radiculaires ou radiculalgie, c’est-à-dire des douleurs dues à la compression d’un nerf rachidien. La névralgie cervico-brachiale en est un exemple.
Des séances avec un kinésithérapeute peuvent être prescrites par le médecin afin d’accélérer la guérison, et de faire travailler les muscles du cou. Le renforcement musculaire permettra de stabiliser le rachis cervical et de diminuer les compressions exercées sur le disque malade.
En cas de formes initiales compliquées avec paralysie du membre supérieur par exemple, un autre traitement devra être envisagé.
Les infiltrations
En cas d’échec du traitement médical de la hernie discale cervicale, un traitement par infiltration pourra alors être tenté.
Des corticoïdes sont injectés entre 2 vertèbres du rachis cervical, au niveau du nerf en souffrance afin de soulager l’inflammation. Ces infiltrations se font au nombre de 3, et sont pratiquées sous contrôle radiographique ou scanner. Cette technique permet une précision de l’injection, et un meilleur résultat.
Ces injections ne nécessitent pas d’anesthésie générale, mais un repos de 24 à 48 h est tout de même préconisé après cette intervention.
Les infiltrations ont également pour but de soulager les symptômes en attendant une résorption spontanée de la hernie cervicale.
La spondylodèse ou arthrodèse
La spondylodèse est nue intervention chirurgicale de la colonne vertébrale où l’on fusionne 2 vertèbres, empêchant une dégradation du disque intervertébral touché et protégeant le nerf d’une nouvelle compression par la hernie discale cervicale.
La spondylodèse est également très employée dans les pathologies dégénératives du rachis. Elle offre une stabilité mais rigidifie la colonne cervicale et limite ses mouvements.
Elle se pratique par voie antérieure par une petite incision de quelques centimètres. Le disque intervertébral cervical opéré est entièrement enlevé et une cage intersomatique est créée à partir soit d’os synthétique, soit d’un greffon. Celui-ci est souvent prélevé au niveau du bassin, plus précisément au niveau de la crête iliaque.
Après cette opération de la hernie discale cervicale, le port d’un collier mousse permet d’immobiliser le cou. Il sera à porter pendant 1 mois environ, avant d’entamer une rééducation avec un kinésithérapeute.
Le temps d’hospitalisation pour une arthrodèse des vertèbres cervicales est court.
Le disque artificiel ou arthroplastie
L’arthroplastie est un traitement de la hernie discale par chirurgie. Il consiste à placer un disque artificiel en remplacement du disque malade, fissuré ou écrasé. Ce nouveau disque intervertébral permet de conserver la mobilité du rachis cervical et d’empêcher une nouvelle compression des racines nerveuses.
L’arthroplastie est employée comme alternative à l’arthrodèse qui limite les mouvements du cou. La pose d’un disque artificiel se pratique sous anesthésie générale et peut durer jusqu’à 2 h. Le patient peut se lever le jour même de l’opération, l’arthroplastie se pratiquant en ambulatoire.
Suite à l’opération, le patient peut ressentir des difficultés à avaler dues à la technique employée. En effet, le chirurgien procède par voie antérieure en incisant sur le côté au niveau de la trachée et de l’œsophage. Dans 10 % des cas, des douleurs persistent après l’intervention. Ces douleurs peuvent être le fait d’une compression trop sévère ou prolongée du ou des nerfs touchés par la hernie.
La foraminotomie ou chirurgie de décompression
La foraminotomie est un traitement chirurgical qui consiste à agrandir le canal rachidien cervical. Cette technique est employée dans les cas de sténose vertébrale cervicale, le canal rachidien est alors rétréci par la hernie discale et la moelle épinière comprimée.
Les symptômes de cette compression sont des fourmillements dans les mains ou dans le membre supérieur du côté atteint, une faiblesse musculaire, voir une paralysie.
Une fois le canal libéré, la compression des nerfs est levée. Toutefois, les symptômes peuvent persister en fonction des lésions causées par la sténose. Si la compression a été trop longue, les symptômes neurologiques peuvent perdurer.
Quelques conseils d'entretien pour éviter une hernie discale cervicale
La hernie discale cervicale se résorbe par elle-même dans plus de 80 % des cas. Le traitement médical de cette hernie sera surtout employé afin de soulager les douleurs du cou et les douleurs radiculaires descendant dans les membres supérieurs.
Une fois la crise aiguë passée, il est conseillé de faire du sport afin de renforcer les muscles du cou, de perdre du poids lorsque c’est nécessaire et de suivre des cours afin d’apprendre les bonnes postures et les bons mouvements. Tout ceci doit être fait dans le but d’éviter une récidive d’une hernie discale cervicale.
Le traitement chirurgical ne sera envisagé qu’en dernier recours lorsque les médicaments et les infiltrations n’ont pas d’effets sur l’intensité de la douleur, ou bien lorsqu’il y a des signes d’une importante compression des nerfs. Ces symptômes peuvent aller jusqu’à la paralysie. Il sera important d’évaluer la balance bénéfice/risque d’une telle intervention. Comme toute opération, celles des hernies cervicales peuvent comporter des risques – hématomes, lésion d’un nerf, embolie pulmonaire… -.
Comme nous l’avons vu, plusieurs types de chirurgies existent : le disque artificiel, l’arthrodèse fixant 2 vertèbres ensemble et la chirurgie de décompression. Le choix de la technique chirurgicale employée dépendra avant tout du chirurgien et de l’existence d’autres pathologies associées, comme un canal lombaire étroit par exemple.
Pour conclure, les douleurs du cou peuvent persister après ces chirurgies destinées à lever les compressions médullaires. Des séances de rééducation post-opératoire seront nécessaires afin de renforcer la musculature du cou et de récupérer en mobilité.