Les smartwatches : capables de nous sauver la vie ?

Les montres connectées disposent de nombreux capteurs, comme le cardiofréquencemètre, sont-ils capables de détecter un problème de santé ?

Introduction

Il semblerait que dans certains cas précis, les montres connectées puissent, grâce notamment à leur cardiofréquencemètre, prévenir certains soucis de santé notamment les problèmes cardiaques ou même encore des maladies infectieuses comme le Covid-19. Comment est-ce possible ?

Les smartwatches : capables de nous sauver la vie ?
Les smartwatches : capables de nous sauver la vie ?

Etude sur les cardiofréquencemètres

Certains chercheurs se sont penchés sur la question, est-ce possible de détecter des maladies grâce aux nombreux capteurs d’une montre connectée ? Des études ont donc commencé afin de savoir si l’on pouvait notamment détecter le Covid-19 avec une smartwatch grâce aux marqueurs de variabilité de la fréquence cardiaque (1), soit avec le cardiofréquencemètre. Nombreux objets connectés permettent d’avoir accès à sa fréquence cardiaque, c’est le cas pour les bracelets connectés, les smartwatches, et même des bagues connectées.

Une étude (2) parue en novembre 2020, a permis de montrer que les résultats des marqueurs de variabilité de la fréquence cardiaque permettaient d’anticiper l’apparition des symptômes du Covid d’environ 7 jours avant le test positif.

Le but de l’étude était de savoir si, grâce aux changements de la fréquence cardiaque grâce aux marqueurs de variabilité de la fréquence cardiaque, ils pouvaient aider à détecter si quelqu’un était infecté ou non. Le but étant d’utiliser une montre connectée (ici une montre Apple Watch). Le deuxième but était de savoir si un changement de la fréquence cardiaque pouvait prédire le développement d’une infection au Covid-19.

Le résultat de cette enquête a montré que un résultat de fréquence cardiaque qui  est assez élevé pendant une longue période, est associé avec un résultat positif d’infection au Covid-19. Ces changements au niveau de la fréquence cardiaque étaient observés 7 jours avant le test positif.

Etude sur un algorithme détectant des maladies

D’autres études de la part de l’université de Stanford (3), révèlent qu’ils travaillent sur un algorithme qui permettrait de prévenir le porteur d’une smartwatch qu’il est en train de tomber malade. L’algorithme a permis de détecter dans 80 % des cas une infection au covid-19 avant le début des symptômes ou pendant. Cela permettrait au porteur de la montre de décider ou non de se faire tester ou de s’isoler.

Durant cette étude, les chercheurs ont remarqué (4) que les personnes qui ont ensuite été testées positives, avaient eu une élévation de leur rythme cardiaque, qu’elles marchaient moins que leurs pas habituels et qu’elles dormaient 30 minutes de plus que d’habitude. C’est donc grâce à ces données que les chercheurs ont amélioré leur algorithme.

L’oxymètre face à l’hypoxie

De nombreux médecins ont rapporté que certains de leur patient avaient un résultat de taux de saturation d’oxygène dans le sang très faible et que pourtant ceux-ci n’en ressentaient pas forcément les effets. Le fait d’avoir un taux bas en disponibilité d’oxygène s’appelle l’hypoxie, cependant le fait de ne pas se rendre compte de cette difficulté à respirer des suites du Covid se nomme hypoxie heureuse (ou hypoxie silencieuse, silent hypoxia en anglais) car les patients ne ressentent pas cette anormalité. C’est une diminution lente du taux de saturation en oxygène. Les conséquences peuvent donc être très grave.

Le taux de saturation en oxygène qui est considéré comme bon et normal est entre 95 et 97 %, en dessous de 90 %, c’est un taux qui est trop bas et donc inquiétant. Certains patients hospitalisés, car ils avaient le coronavirus, avaient un taux qui arrivait jusqu’à 50 %. Ce taux ne permet pas de respirer normalement, il faut donc une assistance respiratoire.

Certaines montres intelligentes permettent de connaître le taux de saturation en oxygène (SP2) voir même sa consommation maximale d’oxygène (VO2max), qui est la quantité d’oxygène que le corps est capable d’absorber lors d’un effort sportif pour fonctionner correctement. Cependant, ses mesures ne sont pas assez précises (5) et ne peuvent donc pas permettre d’avoir un résultat clair, de plus, ces équipements ne remplacent pas un avis médical bien au contraire, ces équipements peuvent seulement aider à titre indicatif.

Conclusion

Les cardiofréquencemètres peuvent aider à montrer les variations de la fréquence cardiaque qui seraient anormales. Ce changement peut aider à faire prendre conscience au porteur de la montre connectée qu’il serait bien d’aller consulter un médecin ou dans le cadre de l’infection au covid-19, qu’il faut s’isoler ou se faire tester. Pour ce qui est de l’oxymètre, trop peu d’études ou de résultats ne peuvent affirmer que ce capteur peut aider dans le cadre du coronavirus. À l’avenir, peut-être que ces objets connectés auront une véritable influence sur notre santé et nous permettront de prévenir certaines maladies, cela reste encore un sujet de recherche.

Sources

  1. Francetvinfo.fr : Et si votre montre connectée pouvait aider à détecter le Covid-19 ?
  2. Longitudinal Physiological Data from a Wearable Device Identifies SARS-CoV-2 Infection and Symptoms and Predicts COVID-19 Diagnosis. Par Robert P. Hirten, Matteo Danieletto, Lewis Tomalin, Katie Hyewon Choi, Micol Zweig, Eddye Golden, Sparshdeep Kaur,Drew Helmus MPH1, Anthony Biello BA1, Renata Pyzik, Ismail Nabeel, Alexander Charney, Benjamin Glicksberg, Matthew Levin, David Reich, Dennis Charney, Erwin P Bottinger, Laurie Keefer, Mayte Suarez-Farinas, Girish N. Nadkarni, Zahi A. Fayad (Chercheurs, professeurs et docteurs en médecine)
  3. Med.stanford.edu : Smartwatches alert wearers to bodily stress, including COVID-19. Par Hanae Armitage (écrivaine scientifique du bureau de communication de Stanford)
  4. Med.stanford.edu : Smartwatch can detect early signs of illness. Hanae Armitage
  5. Fastcompany.com : The next Apple Watch could be a powerful COVID-19 early warning system. Par Mark Sullivan (journaliste)