Masques respiratoires : que faut-il savoir ?

L’utilisation d’un masque dépend de votre objectif : protéger le porteur ou les autres. Pour cela, il existe différents types de masques.

Les différents types de masques chirurgicaux

Les masques de protection comptent parmi les mesures barrières imposées par le Gouvernemnt pour lutter contre la propagation de la Covid-19.

Il existe différents types de masques, dont les plus recommandés sont les masques chirurgicaux et les masques FFP2. Ils ont chacun leurs avantages et leur niveau de filtration et de protection varie d’un modèle à l’autre. Leur but est d’empêcher une personne malade de contaminer son entourage en stoppant les virus contenus dans les particules expirées.

Cet article s’appuie notamment sur la présentation du Dr Dominique Abiteboul Place des masques dans la prévention de la transmission aéroportée en milieu de soins réalisée lors des Journées Nationales d’Infectiologie en 2006 (lien vers le document en bas de page).

Dominique Abiteboul est médecin, conseiller médical à l’INRS Paris et collaborateur du Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux (GERES, ancien Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition au Sang).

Quelles sont les informations à savoir sur les masques ?
Quelles sont les informations à savoir sur les masques ?

Le masque chirurgical anti-projection

Selon Dominique Abiteboul, l’objectif principal du masque chirurgical est de piéger les gouttelettes de salive ou de sécrétions des voies aériennes supérieures lors de l’expiration de celui qui le porte. Il évite donc au malade de propager le virus et est destiné aux personnes malades pour protéger les autres et éviter le rejet de virus dans l’air et l’environnement.

Si vous êtes malade, vous devez le porter dès les premiers symptômes pour que vos projections de sécrétions n’atteignent pas votre entourage. L’un des modes de contamination est, en effet, par voie aérienne, par les gouttelettes de salive et toutes les fines particules de moins de 5 microns.

Vous risquez alors de contaminer les autres ou contaminer l’air lorsque vous respirez, parlez, éternuez ou toussez.

Il existe plusieurs types de masques chirurgicaux anti-projection :

  • type I,
  • type II,
  • type III.

Le plus courant étant le type II, comme le masque chirurgical bleu que l’on voit un peu partout de nos jours… De façon limitée, il peut éviter que des particules contaminées ne rendre dans votre bouche. Il protège à moindre mesure d’une infection transmissibles par gouttelettes et, s’il comporte une couche imperméable, lutte contre le risque de projection de liquides biologiques. Toutefois, il n’évite pas la contamination par les yeux ou par les mains – vos mains touchent l’extérieur du masque contaminé puis vous vous essuyer la bouche jsute après par exmeple -. Pensez donc bien à vous laver les mains après toute manipulation de masque, c’est là l’une des mesures les plus efficaces pour l’élimination du virus.

Le masque chirurgical de type I (EFB) présente une efficacité de filtration bactérienne de 95 %. Le masque de type II (EFB) offre une protection supérieure à 98 %. Les masques de type IR et IIR sont plus résistants aux projections et aux liquides. Lorsque vous achetez un masque anti-projection, référez-vous à la norme EN 14683 qui indique son niveau d’efficacité filtrant dans le sens de l’expiration.

Ce masque doit être porté au maximum pendant 4 heures et il faut le jeter dans une poubelle prévue à cet effet. Il est également recommandé de l’enfermer dans un sac plastique si vous voulez le jeter parmi les poubelles ménagères. Et encore une fois, de vous lavez les mains ensuite.

Il est important de garder en tête que les masques chirurgicaux n’assurent pas une parfaite protection respiratoire. Bien que leur pouvoir de filtration soit important, toujours selon le Dr Abiteboul, leurs performances varient d’une étude à l’autre – fuites totales variant de 42 à 100% par exemple -, et leur étanchéité au visage n’est pas suffisamment évaluée.

Le masque chirurgical de type FFP

Le masque chirurgical FFP ou Filtering Facepiece Particles est un masque de protection respiratoire. Il comporte une pièce faciale filtrante qui empêche les particules de vous atteindre. Il participe à endiguer la propagation de la Covid-19, mais également de toutes maladies transmissibles dans l’air.

À la différence du masque anti-projection, le masque FFP est pensé pour protéger celui qui le porte des risques de contagion. Toujours selon le docteur Dominique Abiteboul, il protège celui qui le porte contre l’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne.

Il existe plusieurs types de masques chirurgicaux, dont le plus utilisé est le FFP2/KN95. Il vous prémunit des risques de contamination par voie aérienne ou par les projections de liquide.

Ce masque est recommandé surtout si vous vous rendez dans un endroit à fort taux de contamination comme des lieux publics : les transports en commun, les lieux de travail, les centres commerciaux, etc. Vous pouvez le porter pendant 4 ou 8 heures. Mais dès que vous sentez que le masque est mouillé ou souillé, il vaut mieux le changer.

L’efficacité de ce masque dépend de deux points : le taux de filtration et le taux de fuite vers l’intérieur. Mis à part le masque FFP2, avec une pénétration maximale de 6 % et un taux de fuite maximale de 8 %, vous pouvez choisir le masque FFP1 avec un taux de pénétration de 20 % et un taux de fuite de 22 % ; et le masque de type FFP3 avec un taux de pénétration de 1 % et un taux de fuite de 2 %.

Le masque grand public en tissu

Aujourd’hui, face à la pandémie du coronavirus, des masques en tissu ont vu le jour. Mais, si vous voulez opter pour cette solution, utilisez uniquement des masques de catégorie 1. Ils peuvent filtrer les particules de 3 microns propagées par le porteur jusqu’à 90 %. Ces masques suivent les normes AFNOR pour garantir leur efficacité.

Il est déconseillé d’utiliser des masques faits maison qui ne suivent aucune norme de fabrication. Aucun test ou validation n’assure leur efficacité contre les virus et les projections dans l’air.

Vous reconnaissez les masques en tissu de catégorie 1 grâce à un logo sur l’emballage. Ils peuvent être lavés plus de 10 fois en machine à laver à 60 °. Évitez  toutefois de les laver avec de l’eau de javel.

Conclusion

Un masque n’est pas un masque. Autrement dit, chaque masque à son utilité et son niveau de performance.

Dans ses travaux, le Dr Abiteboul conclut par exemple que le choix du masque dépend du besoin que l’on a. Un masque FFP2 sera utile lorsque l’on n’est pas malade mais que l’on est en contact rapproché avec une personne suspecte ou malade alors que le port du masque chirurgical trouver son utilité lorsqu’il est porté par une personne malade.

Le masque grand public se rapproche du masque chirurgical et est principalement utile pour le malade. Son efficicacité pour éviter de tomber malade est faible.

Elle précise également l’importance de former les utilisateurs au port du masque pour en assurer une réelle protection :

  • le mettre en place correctement : placer les élastiques, serrer le pince-nez puis emboîter le menton ;
  • vérifier son ajustement et essayer de limiter les fuites ;
  • ne plus toucher au masque une fois en place ;
  • retirer le masque à la fin de sa durée d’efficacité puis se laver les mains au savon (ou se les frictionner avec du gel hydro-alcooloique) ;
  • le jeter dans une poubelle dédiée si possible.

Sources