Comment la routine régit notre vie

Cela vous arrive-t-il de faire des choses machinalement ? C'est ce qui s'appelle la routine. Est-ce qu'elle nous est positive ?

Introduction

La routine, ça a du bon ! En effet, nous sommes beaucoup à avoir une routine, que cela soit le matin, du réveil jusqu’au départ pour une journée de travail ou bien le soir avant de s’endormir. Et on ne s’en aperçoit pas forcément, on le fait la plupart du temps machinalement.

Une routine peut permettre de prendre soin de soi, de sa peau, de son corps, mais elle permet aussi de faire gagner du temps. Quand on sait ce qu’on doit faire, c’est du temps de réflexion en moins. Est-ce que c’est important d’avoir une routine ? Est-ce que c’est positif ? Essayons de répondre à ces questions.

Comment la routine régit notre vie
Comment la routine régit notre vie

Qu’est-ce qu’une routine ?

Tout d’abord, définissons ce qu’est une routine afin de mieux comprendre. Pour cela, voici deux définitions de dictionnaires différents

Robert : “Habitude d’agir ou de penser devenue mécanique.”
Larousse : “Habitude mécanique, irréfléchie, et qui résulte d’une succession d’actions répétées sans cesse.”

Selon ces deux définitions, une routine est donc une habitude mécanique. Quelque chose que l’on fait sans forcément se dire que l’on doit le faire de telle façon.

C’est quoi une habitude ?

Selon le Larousse, une habitude est une manière ordinaire, habituelle d’agir, de penser, de sentir, propre à quelqu’un ou à un groupe de personnes.

Une routine est donc constituée d’habitudes. Afin de créer une habitude, par exemple, faire du sport deux fois par semaine, il faut plusieurs jours. D’ailleurs, la rumeur des fameux 21 jours pour créer une nouvelle habitude est fausse. Une routine peut donc mettre quelque temps avant de devenir mécanique. Cela devient une routine, une fois que nous n’avons plus besoin d’y penser.

L’importance d’une routine dans nos vies

Si la routine est quelque chose que l’on fait mécaniquement, est-ce que c’est positif ?

Des chercheurs ont remarqué l’importance d’avoir une routine quotidienne durant la pandémie, cela permet de garder un rythme correct et de ne pas rester toute la journée dans son lit, ce qui peut provoquer du stress. La routine quotidienne permet d’aider les fonctions cognitives, car le cerveau et le corps ont un rythme de vie et ils ont besoin d’être réglés à la même heure. De plus, avoir une routine permet aussi de se sentir en contrôle et plus productif (1).

Les chercheurs de l’université de Hong Kong (Chine), Ariel (Israël) et Warwick (Angleterre), définissent deux types de routines (2), la première est celle que l’on utilise quand l’on mange, quand l’on dort et quand on prend soin de notre hygiène, c’est ce qu’ils appellent “primary routine” (routine primaire). La seconde “secondary routine” (routine secondaire), permet de refléter les circonstances, les motivations et les préférences des individus.

La routine, grâce à son mode de fonctionnement qui nous fait faire des activités mécaniquement, permet d’être plus créatif, en effet, nous pouvons penser à d’autres choses. Elle nous permet d’être productifs. Les chercheurs ont même comparé des routines de la part d’artistes et la plupart s’instaurent une routine pour travailler, ce qui leur permet d’être plus créatifs. Le site podio.com permet d’observer les routines de grands artistes tels que Balzac, Victor Hugo, Kafka etc. Victor Hugo travaillait de 6 h à 11 h puis de 16 à 18 h tandis que Kafka travaillait de 23 h à 6 h du matin, un rythme donc bien différent. Bien sûr, il faut prendre en compte que tout le monde n’a pas le même rythme de sommeil, certaines personnes ont besoin de plus d’heures que d’autres, certaines personnes sont plus productives la nuit. Cela va dépendre de chacun et aussi de leurs habitudes.

Quel rythme a notre corps ?

Nous avons un rythme circadien, c’est un rythme sous forme de cycle de 24 h. Le réglage de cette horloge interne se fait grâce à la lumière essentiellement (3). C’est grâce aussi au fait que nous basons notre journée sur des heures, donc 24 h, et que nous décidons de garder les mêmes horaires pour différentes activités, grâce à cela, chaque jour nous faisons la même chose à la même heure (manger, dormir, travail, etc). En effet, le rythme circadien correspond à environ 24 h, mais si c’était seulement notre horloge interne qui nous contrôlait, nous serions décalés. C’est grâce à notre utilisation des heures que nous nous programmons. L’INSERM précise que sinon, on finirait par dormir à des horaires différents, ce qui changerait tout le temps nos horaires de vie.

De plus, des professeures de la Queen’s University (Ontario, Canada), ont remarqué que notre rythme est très important surtout concernant nos horaires pour manger (4). Manger à des heures irrégulières entraînerait de l’anxiété, de la dépression voire des maladies cardiométaboliques et de la prise de poids. En effet, notre métabolisme à sa propre horloge interne, c’est elle qui définit quand on a faim, quand on digère etc… Le fait de dérégler ce rythme peut avoir des conséquences sur l’organisme. Tout se passe au niveau du cerveau, c’est lui qui crée le rythme.

Le fait d’avoir des horaires irréguliers de repas, est aussi un des symptômes des troubles de l’humeur (des troubles mentaux émotionnels), des chercheurs ont en effet remarqué que les personnes atteintes de dépression ou qui sont bipolaires, ont souvent des heures de repas non-régulières.

Est-ce grave de ne pas manger de petit-déjeuner ?

Pourquoi parler de repas ? Tout simplement parce que nos repas s’insèrent dans une routine et donc le fait de ne pas manger devient aussi une forme de routine.

La plupart d’entre nous prennent un petit-déjeuner le matin, cependant, il n’est pas rare que certaines personnes ne le mangent pas. Des professeurs de l’université de Castilla La Mancha (Espagne) se sont demandés ce qu’il se passe si on ne mange pas le petit-déjeuner (5).

Il existe deux groupes : ceux qui pensent que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée et l’autre groupe. Cela reste encore à prouver. Pour ceux qui prennent un petit-déjeuner, celui-ci est le repas qui va casser le jeûne de la nuit. C’est lui qui va remettre les rouages du corps en route. Quand on se lève après une nuit de sommeil, notre taux de glucose est bas, notre température aussi. C’est donc durant le matin que tout se remet en route.

Il y a de nombreux bénéfices au petit-déjeuner. Manger sainement et copieusement le matin permet de prévenir l’obésité et les risques de maladies du métabolisme. De plus, le petit-déjeuner permet l’apport de glucose, qui va faire fonctionner le cerveau. La carence en glucose peut provoquer une mauvaise humeur, mais aussi réduire la concentration et donc la capacité à résoudre des problèmes, elle génère aussi du stress et de l’anxiété. Cependant, il faut aussi faire attention à ne pas prendre un petit-déjeuner trop riche en glucose, car cela peut provoquer une difficulté à éliminer ce sucre dans le sang et produit l’effet d’avoir faim très vite.

Ces informations nous permettent de comprendre ce qu’il y a de bon dans le petit-déjeuner, cependant, le choix reste, bien sûr, le vôtre.

Conclusion

La routine, ce n’est pas de notre faute, c’est mécanique. Pouvoir se permettre de faire confiance à ses habitudes a du bon, cela nous permet de nous réveiller petit à petit , bon cela ne nous empêche pas de confondre le lait avec du jus d’orange ou de mettre des chaussettes dépareillées, mais cela nous permet de savoir exactement ce que l’on doit faire, c’est rassurant. En tout cas, la routine n’est pas négative en soi. Il faut juste apprendre à écouter son corps.

Sources

  1. Theconversation.com : What you do every day matters: The power of routines. Par Megan Edgelow (professeur adjoint de science de la santé)
  2. Jogh.org : Regularizing daily routines for mental health during and after the COVID-19 pandemic. Wai Kai Hou, Francisco TT Lai, Menachem Ben-Ezra, Robin Goodwin
  3. Inserm.fr : Chronobiologie – Les 24 heures chrono de l’organisme
  4. Theconversation.com : When you eat matters: How your eating rhythms impact your mental health. Par Elena Koning (en doctorat) Elisa Brietzke (professeur département de psychiatrie)
  5. Theconversation.com : ¿Pasa algo si no desayunamos hoy? Par Antonio Viñuela Sánchez (Enseignant-chercheur ) et Alicia Mohedano (professeur titulaire)