Travailler comme infirmier : quelles sont les conditions de travail ?

Salaire, évolution, primes, retraite... Dans quelles conditions travaille un infirmier de nos jours ? PBE vous fait un point sur le métier.

Introduction

Dans le corps médical, l’infirmier est un professionnel très sollicité. En tant que collaborateur direct des médecins, il a un rôle capital dans le maintien, l’amélioration et le rétablissement de la santé des patients. Envisager une reconversion dans cette profession nécessite un minimum de connaissances sur les conditions de travail.

Quelles sont les conditions de travail d’un infirmier aujourd’hui ?
Quelles sont les conditions de travail d’un infirmier aujourd’hui ?

La grille de salaire d'un infirmier en 2022

La rémunération d’un infirmier dépend principalement du secteur dans lequel il exerce. Il existe ainsi une différence conséquente entre la grille salariale établie dans le public et celle du privé.

Le salaire de l’infirmier dans le public

Dans les établissements de santé publics, l’infirmier est rémunéré en fonction de son niveau. Si vous possédez un diplôme de base, vous êtes considéré comme étant d’un grade 1 ou 2. Quand il se spécialise en infirmier de bloc, anesthésiste ou encore puériculteur, il peut accéder au grade 3 et 4. Le salaire brut est alors compris entre :

  • 1 827,55 euros et 2 774,13 euros pour un infirmier de grade 1,
  • 1 977,50 euros et 2 938,14 euros pour un infirmier de grade 2,
  • 2 043,11 euros et 3 083,40 euros pour un infirmier de grade 3,
  • 2 553,87 euros et 3 055,27 euros pour un infirmier de grade 4.

La différence de rémunération entre les infirmiers du même grade varie selon l’ancienneté. Plus vous avez de l’expérience, mieux vous êtes payé. Dans le corps médical, ce critère est mesuré en échelon, le dernier palier précédant la retraite. Pour une reconversion professionnelle réussie, il est nécessaire d’en savoir plus sur le salaire d’un infirmier en 2022 afin d’évaluer toutes les possibilités de rémunération.

Le salaire de l’infirmier dans le privé

La grille salariale des infirmiers est fixée ici par la convention collective nationale de l’hospitalisation privée du 18 avril 2002. Un infirmier débutant (1 à 3 ans d’expérience) qui exerce dans un établissement hospitalier non étatique perçoit environ 1 400 euros de salaire net mensuel. Ce montant s’élève à 1 830 euros pour 4 à 9 ans d’exercice. Pour une expérience de 10 à 20 ans dans le secteur privé médical, la rémunération est de 2 460 euros. En fin de carrière, elle peut atteindre 2 730 euros de salaire net par mois.

Lorsque l’infirmier est recruté par un cabinet privé en tant que libéral (IDE), on dit qu’il est un collaborateur. Son salaire dépend ici du nombre d’heures de travail par jour et du type de soins qu’il effectue. À cet effet, l’ARCOLIB, organisme mixte de gestion agréé par l’Administration fiscale, révèle que la moyenne de ses honoraires annuels brute est de 71 465 euros. Il peut donc percevoir 5 000 à 6 000 euros de revenus desquels il devra déduire ses charges fiscales.

Les primes associées au métier d'infirmier

En plus du salaire brut, les infirmiers exerçant dans le secteur médical ont droit à de nombreuses primes.

Les primes de début de carrière et de revalorisation salariale

Quand ils sont classés au 1er ou 2e échelon de leur grade, les infirmiers ont droit à la prime spéciale de début de carrière. Qu’ils soient déjà spécialisés ou débutants en soin général, ils ont un surplus de 38,85 euros par mois. Depuis le début de la crise de la covid, diverses primes ont été créées à l’endroit du personnel soignant des hôpitaux. Dans le cadre de la stratégie « Ma santé », plusieurs primes sont entrées en vigueur depuis le mois de janvier 2022. On retrouve par exemple une prime d’attractivité de 800 euros net par an pour les hôpitaux de Paris et de la petite couronne qui font face à une difficulté de recrutement. Les infirmiers en pratique avancée (IPA) peuvent également accéder à une prime mensuelle spéciale depuis le 1er avril 2022. Son montant est de 180 euros.

Les primes liées aux conditions de travail

Dans l’exercice de son métier, l’infirmier fait face à de nombreux risques sanitaires au quotidien. À cela s’ajoutent des heures de travail supplémentaires dans le but de prendre efficacement soin des patients. Les primes créées pour améliorer leurs revenus sont :

  • la prime de nuit d’un montant de 1,07 euro par heure s’il exerce entre 21 h et 6 h du matin,
  • la prime de week-end d’un montant de 46,42 euros qui entre en vigueur à partir de 8 h de travail le dimanche,
  • la prime Veil d’une valeur de 90 euros par mois pour les infirmiers ayant obtenu un diplôme d’État,
  • la prime de contagion qui s’élève à 31 centimes par jour.

Il existe aussi la prime spéciale pour les infirmiers intervenant activement dans la lutte contre la covid-19 allant de 500 euros à 1 500 euros.

Les autres primes associées aux métiers d’infirmier

Si vous avez au moins un enfant à charge, vous pouvez bénéficier de la prime familiale de traitement. Son montant est indexé sur le nombre d’enfants et le point d’indice majoré établi à 4 686 euros en 2021. Pour finir, les infirmiers spécialisés peuvent bénéficier d’une indemnité de résidence en fonction de la zone territoriale où ils exercent.

Les horaires de travail d'un infirmier

La durée de travail d’un infirmier est un élément important qui influence son efficacité ainsi que sa propre santé. Elle est régulée par des décrets fixant des limites pour éviter les abus. Selon les besoins des établissements hospitaliers, il peut exercer en journée ou choisir de faire des gardes. Les horaires de travail restent cependant différents en fonction du secteur où il exerce.

Dans le privé

Les centres hospitaliers privés respectent les réglementations établies par le Code du travail au sujet de la durée du travail des infirmiers. Selon les textes, le travail quotidien a une durée maximum de 10 h. La durée hebdomadaire est de 35 h pour 44 h ou 48 h au maximum sur 12 semaines consécutives. En outre, sur deux semaines consécutives, l’infirmier a droit à 4 jours de repos avec 2 jours successifs.

Dans le public

Sur 7 jours, la durée hebdomadaire de travail de l’infirmier ne peut excéder 48 h. Cela prend également en compte les heures supplémentaires. Elle a été fixée en référence au décret n° 2002-9 du 4 janvier 2002. Le temps de travail quotidien dans la fonction publique hospitalière obéit ainsi aux contraintes suivantes :

  • 9 h et 10 h de travail respectivement pour les équipes de jour et de nuit qui sont en continu,
  • l’amplitude de la journée ne peut être supérieure à 10 h 30 pour un travail discontinu,
  • l’amplitude de la journée ne peut être fractionnée en plus de 2 vacations d’une durée de 3 heures au minimum,
  • l’infirmier ne doit pas dépasser 240 heures de travail par mois,
  • l’infirmier bénéficie d’un repos quotidien de 12 h et de 36 heures consécutif pour un repos hebdomadaire.

Quand la permanence doit être assurée pour une raison ou une autre, le chef de votre établissement hospitalier peut déroger aux contraintes précédentes. Cela ne peut toutefois se faire sans l’accord du comité technique. Dans cette situation, la durée de travail quotidien ne peut dépasser les 12 heures.

La retraite pour les infirmiers

Il existe un âge minimum de départ à la retraite pour un infirmier. Celui-ci varie en fonction de son statut (fonctionnaire ou contractuel) et de la nature de son poste. Dans la fonction publique hospitalière, l’âge minimum est de 62 ans pour le départ à la retraite d’un infirmier. Pour les IDE, le droit à la retraire est différent d’un infirmier à l’autre et commence à 57 ans, 60 ans ou 62 ans. Pour pouvoir y prétendre, il doit justifier de 15 ans au moins de service.

Le montant de la retraite pour un infirmier

Le montant moyen de la pension pour ce corps de métier est de 1 647 euros par mois. Il est composé de trois parties toutes gérées par la Caisse nationale de retraite des agents de collectivités locales et de la fonction publique hospitalière. On distingue la retraite de base, la complémentaire et le régime des Allocations supplémentaires de Vieillesse (ASV) pour les affiliés conventionnés. Ces trois cotisations obligatoires sont calculées selon la formule suivante :

Valeur du point x nombres de points x décotes / surcote éventuelles

La valeur du point correspond à un indice de rémunération qui permet de calculer le salaire de base. D’un autre côté, le nombre de points découle directement des cotisations payées. Si vous n’avez pas cotisé durant une période suffisante, vous subirez une décote de 1,25 % pour chaque trimestre non cotisé. À l’inverse, si votre quota est atteint, vous obtenez une pension de retraite à taux plein avec une surcote de 0,75 % pour chaque trimestre supplémentaire. Pour chacune des cotisations précédemment citées, la valeur, le nombre de points ainsi que le taux appliqué varient et dépendent des conditions d’âge. Pour l’AVS par exemple, il est nécessaire de partir à la retraite à 65 ans pour en bénéficier. Tout départ avant cet âge est sanctionné d’une décote de 5 % pour chaque année manquante.

Comment préparer un départ à la retraite en tant qu’infirmier ?

La pension obtenue après la retraite est nettement inférieure aux revenus perçus quand vous êtes en fonction. Il devient donc primordial de bien préparer sa retraite en mettant en œuvre des actions lorsque vous êtes encore en exercice. L’une des solutions les plus évidentes est l’investissement immobilier. Avec les nombreux moyens de défiscalisation existants comme la Loi Pinel, il est possible d’obtenir une bonne plus-value. Grâce à cela, vous avez la possibilité d’épargner et d’obtenir des finances supplémentaires pour mieux vivre votre retraite. Il est néanmoins important de choisir des villes qui offrent une bonne rentabilité immobilière afin de vous offrir les meilleures chances. L’investissement dans l’immobilier estudiantin et dans les logements de vacances est très prometteur si les biens immobiliers sont bien situés.