Ozempic : un rôle dans la prévention des AVC ?
Ozempic peut-il prévenir les AVC ? Des articles scientifiques récents se pose la question sur les bienfaits de ce médicament sur les AVC.
Introduction
L’Ozempic, connu pour aider à gérer le diabète de type 2, intrigue de plus en plus les scientifiques. Et si ce médicament pouvait aussi réduire le risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ?
Cet article vous explique ce que les recherches récentes révèlent – et ce qu’il faut encore attendre.

Qu’est-ce qu'Ozempic et comment fonctionne-t-il ?
Ozempic, dont le principe actif est le sémaglutide, est un médicament injectable utilisé une fois par semaine pour le diabète de type 2. Il imite une hormone naturelle (GLP-1) et agit ainsi :
- Stimule la production d’insuline pour baisser le sucre dans le sang.
- Ralentit la digestion, donnant une sensation de satiété plus longue.
- Améliore la sensibilité à l’insuline et réduit l’inflammation.
Ces effets sont bien établis pour le diabète, mais des recherches récentes suggèrent que le sémaglutide pourrait également avoir des bénéfices sur le cœur et le cerveau.
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Pour en savoir plus sur un médicament similaire, le Wegovy, utilisé pour l’obésité, consultez notre article : Wegovy remboursé : traitement miracle ou prise de risque dans la lutte contre l’obésité ?.
Les AVC : un enjeu de santé publique
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont une des principales causes de décès et d’invalidité dans le monde. Ils se divisent en deux grandes catégories :
- AVC ischémique : causé par un caillot bloquant une artère cérébrale (le plus fréquent).
- AVC hémorragique : dû à une rupture de vaisseau sanguin, causant une hémorragie.
Les facteurs de risque ? Hypertension, diabète, obésité… Des facteurs qu’Ozempic peut influencer. D’où l’idée qu’il pourrait jouer un rôle dans la prévention.
Ce que disent les études récentes
Plusieurs études observationnelles récentes, présentées lors de la 22ème réunion annuelle de la Society of NeuroInterventional Surgery (SNIS), ont exploré l’impact d’Ozempic sur les AVC. Voici les points clés :
1. Réduction du risque d’AVC
Une étude américaine basée sur les données des services d’urgence (Nationwide Emergency Department Sample) montre que les diabétiques ou obèses sous Ozempic ont :
- Un risque d’AVC ischémique réduit.
- Moins de décès à l’hôpital et des séjours plus courts.
Une autre analyse, utilisant les données de TriNetX (2014–2024) confirme une baisse des AVC, même deux ans après le début du traitement.
2. Amélioration des résultats après un AVC
Deux études ont évalué les résultats chez les patients ayant déjà subi un AVC :
- Dans une analyse nationale et institutionnelle (TriNetX et University of Wisconsin), les patients ayant eu un AVC ischémique et prenant Ozempic présentaient :
- Une mortalité significativement plus faible.
- Une meilleure probabilité de survie à long terme.
- Une étude multi-institutionnelle a montré que les GLP-1RA réduisaient les complications post-AVC, comme :
- Moins de resaignements et de déficits cognitifs dans l’aSAH (type d’AVC hémorragique).
- Moins d’hydrocéphalie et de crises dans le sICH (autre type d’AVC hémorragique).
- Moins de récidives, de crises et d’hydrocéphalie, avec une mortalité réduite.
3. Mécanismes possibles
Les bénéfices observés pourraient découler de plusieurs mécanismes :
- Contrôle métabolique du sucre et du poids : Ozempic améliore la glycémie et réduit l’obésité, deux facteurs de risque d’AVC.
- Effets anti-inflammatoires : Les GLP-1RA réduisent l’inflammation systémique, qui joue un rôle dans les maladies cardiovasculaires.
- Neuroprotection potentielle : Certaines données suggèrent que le sémaglutide pourrait protéger les tissus cérébraux après un AVC, bien que cela reste à confirmer.
Les limites des recherches
Malgré ces résultats prometteurs, plusieurs limites doivent être prises en compte :
- Etudes observationnelles : Ces études sont rétrospectives et ne peuvent prouver que l’Ozempic prévient directement les AVC. Des facteurs comme un mode de vie plus sain chez les utilisateurs pourraient influencer les résultats.
- Population spécifique : Les bénéfices ont été observés chez des patients diabétiques ou obèses, et non dans la population générale.
- Identification des utilisateurs : Certaines études ont utilisé des codes indirects pour identifier les utilisateurs d’Ozempic, ce qui peut entraîner des erreurs.
- Manque de données spécifiques à Ozempic : Une étude inclut d’autres GLP-1RA, ce qui rend difficile l’isolement des effets du sémaglutide.
- Absence d’essais prospectifs : Les chercheurs insistent sur la nécessité d’études randomisées pour confirmer ces observations.
Ozempic est-il un outil de prévention des AVC ?
Les données actuelles suggèrent qu’Ozempic pourrait être associé à une réduction du risque d’AVC, en particulier chez les personnes atteintes de diabète ou d’obésité, et à de meilleurs résultats après un AVC. Cependant, il est prématuré de conclure qu’il s’agit d’un traitement préventif universel. Les bénéfices semblent prometteurs, mais ils doivent être validés par des essais cliniques rigoureux. Ce n’est pas une solution miracle ! Rien n’est prouvé encore.
De plus, Ozempic n’est pas dénué de risques. Les effets secondaires courants incluent nausées, vomissements et diarrhée, tandis que des complications rares comme la pancréatite ou des problèmes rénaux ont été rapportées. En France, son usage est strictement encadré pour le diabète de type 2, et tout usage hors indication (comme pour la perte de poids sans diabète) est déconseillé par l’ANSM.
Que retenir pour le grand public ?
Pour les personnes concernées par le diabète ou l’obésité, des signaux semblent indiquer qu’Ozempic peut offrir des avantages au-delà du contrôle glycémique, notamment une possible réduction du risque d’AVC et de meilleures chances de récupération après un AVC.
Cependant :
- Consultez un professionnel de santé : Ozempic est un médicament sur ordonnance nécessitant un suivi médical strict.
- Adoptez une approche globale : La prévention des AVC repose avant tout sur un mode de vie sain (alimentation équilibrée, activité physique, contrôle de l’hypertension).
- Restez informé : Les recherches sur Ozempic continuent, et de nouvelles données pourraient clarifier son rôle dans la santé cérébrovasculaire.
Conclusion
Ozempic représente une avancée significative dans la gestion du diabète, et les recherches récentes laissent entrevoir un potentiel pour réduire le risque d’AVC et améliorer les résultats après un AVC. Cependant, sans preuve définitive de ces bienfaits sur les AVC, son utilisation doit rester encadrée médicalement.
Si vous avez des questions sur Ozempic ou la prévention des AVC, parlez-en à votre médecin pour une prise en charge adaptée.
Sources
- Elbayomy, A., et al. (2024). The impact of semaglutide (Ozempic) on mortality and survival in patients with acute ischemic stroke. SNIS 22nd Annual Meeting.
- Elbayomy, A., et al. (2024). Association between Ozempic use and stroke risk: a nationwide emergency department analysis. SNIS 22nd Annual Meeting.
- Costa, M., et al. (2024). Impact of GLP-1 agonists on stroke, SAH, and ICH. SNIS 22nd Annual Meeting




