L’imprimerie 3D au secours d’un bébé

Alors qu'il avait peu de chances de survivre, un bébé souffrant de troubles respiratoires graves est sauvé par un implant réalisé avec une imprimante 3D.

Comment l'impression 3D a sauvé un bébé ?

L’arrivée des imprimantes 3D est une avancée énorme pour la médecine régénératrice. Grâce à elles, il est désormais possible d’imprimer des parties du corps humain directement en laboratoire ! Alors que les docteurs ne lui donnaient que très peu de chances de survie, un bébé américain souffrant de troubles respiratoires graves a été sauvé grâce à un implant en plastique réalisé à l’aide d’une imprimante 3D.

Le petit Kaiba peut désormais respirer normalement sans difficulté après avoir subi une greffe de la trachée à laquelle s’ajoutait l’insertion de l’implant en plastique qui assurait le rôle d’attelle à la greffe. Petit à petit, ses arrêts respiratoires fréquents ne sont devenus que de mauvais souvenirs. Retour sur cet exploit réalisé par deux médecins de l’université du Michigan aux Etats-Unis grâce à l’impression 3D

L’impression 3D au secours du petit Kaiba
L’impression 3D au secours du petit Kaiba

Venu au monde atteint d’une trachéobronchomalacie

Venu au monde atteint d’une trachéobronchomalacie, ou plus simplement d’une TBM, le petit Kaiba n’avait que très peu de chance de survie. En effet, cette maladie très difficile à traiter en temps normal se manifeste par l’effondrement des voies respiratoires du nourrisson et donc provoque de graves insuffisances respiratoires. Qu’à cela ne tienne ! Cela n’arrête pas pour autant les professionnels santé de l’Université du Michigan, Glenn Green et Scott Hollister, qui se lancent dans une opération encore jamais réalisée jusque-là : implanter une attelle trachéale bio-résorbable sur-mesure mise au point spécialement pour le bambin et créée à partir d’une imprimante 3D.

Deux médecins et l'imprimerie 3D au secours du bébé

Scott Hollister à gauche et Glenn Green à droite

Alors qu’au moment de l’envoi du faire-part de naissance, le jeune Kaiba semblait être en bonne santé et n’avait aucune détresse respiratoire, dés sa 6ème semaine, les premières difficultés à s’alimenter et à respirer apparaissaient et les médecins lui descellaient une rétractation de la paroi thoracique. En deux mois, les symptômes s’aggravaient et une intubation endotrachéale pour soutenir la ventilation était alors indispensable. Le bilan est lourd : une anomalie et une malformation de ses voies respiratoires. Il a besoin d’aide. Le placement d’un tube de trachéotomie, la ventilation mécanique ainsi que les sédatifs qui empêchaient un temps ses arrêts respiratoires fréquents ne suffisent plus et ne peuvent être maintenus.

Les médecins décident alors de lui créer de toutes pièces une attelle bio-résorbable sur-mesure pour ses voies respiratoires. Cette petite pièce en plastique semblable, plus ou moins, à un minuscule tuyau d’aspirateur évite l’effondrement des voies respiratoires de l’enfant tout en permettant la flexion, l’extension et la croissance normale. Cette attelle en polycaproactone a été réalisée grâce à une imprimante 3D, ce nouvel outil qui va révolutionner le monde dans les années à venir.

Une avancée énorme porteuse d’espoirs immenses

Le petit Kaiba

Aujourd’hui, Kaiba court, rit et joue normalement…

Aussitôt après la greffe, les choses évoluent très vite pour le petit Kaiba et très positivement. Sept jours à peine après la pose de l’attelle en plastique, l’enfant commence à se passer de la ventilation mécanique petit à petit. 21 jours après l’opération, l’assistance respiratoire est complètement abandonnée et l’enfant peut retourner chez lui avec une « simple » trachéotomie. Un an après, aucun problème lié à l’attelle n’est à déplorer ! Le petit Kaiba court et respire normalement. L’attelle bio-résorbable, quant à elle, disparaîtra progressivement en 3 ans approximativement. Ce cas est une avancée énorme pour la médecine et pour notre société ! Il prouve que l’imagerie à haute résolution, la conception assistée par ordinateur ainsi que l’impression 3D avec des biomatériaux peuvent, ensemble, faciliter la création d’implants sur-mesure anatomiquement et sauver la vie de nombreux patients. De nouvelles portes s’ouvrent laissant entrer de nombreux espoirs…

A : les voies respiratoires de l’enfant pendant l’expiration avant la pose de l’attelle.

B : la conception de l’attelle par ordinateur.

C et D : imprimés 3D des voies respiratoires sans et avec l’attelle posée.

E : pose de l’attelle.

F : vue endoscopique des bronches après la pose.

G : les voies respiratoires de l’enfant pendant l’expiration un an après la pose de l’attelle.

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